
Des yeux d’enfants
Pour beaucoup, c’était des souvenirs vus avec des yeux d’enfant, comme cette vieille dame qui se souvient de son émerveillement de petite fille devant les nuits éclairées par les combats aériens. Pour cette autre, plus âgée, c’est le souvenir de ces officiers alliés évadés qu’elle aidait à regagner l’Angleterre. Les barbelés sur les plages, les menus sans viande et les fêtes foraines que les Allemands conservaient pour le moral des troupes. Ce fils de forgeron qui raconte que son père avait refusé de fabriquer la serrure qui aurait transformé une école en prison, l’explosion de l’« Océan Liberty », l’arrivée des Américains et les échanges de chewing-gums contre des produits frais, les tickets de restriction, les femmes tondues, l’avion abattu au Grouaneg et l’auberge du Koréjou dont le canard à l’orange était connu jusqu’à Paris. Toute une histoire revient...
Le Télégramme - Jean-Pierre Gaillard - mardi 23 juin 2015